
Reconnaissance territoriale
Je vis et je travaille sur le territoire non cédé de Tiohtià:ke / Mooniyang, connue sous le nom colonial de Montréal — un lieu de rencontre pour de nombreuses Nations autochtones, dont les Kanien’kehá:ka, reconnus comme les gardien·nes traditionnel·les de ces terres.
En tant qu’étudiant au doctorat à l’Université Dalhousie et travailleur social professionnel, je reconnais également que l’université est située sur les territoires non cédés et ancestraux des peuples mi’kmaw, wolastoqey et peskotomuhkati — des Nations souveraines qui détiennent des droits inhérents en tant que gardien·nes originel·les de ces terres. Les Traités de paix et d’amitié, toujours en vigueur, ne sont pas des artefacts du passé : ils nous rappellent nos responsabilités collectives, notamment en tant que personnes allochtones, à les respecter dans nos actions. L’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 reconnaît et affirme les droits autochtones et issus de traités — il nous revient d’en garantir l’application concrète.
J’honore également la présence, l’histoire et la résilience des communautés afro-néo-écossaises : un peuple distinct présent à Mi’kma’ki depuis plus de 400 ans. Ancrées dans plus de 52 communautés, ces populations continuent de résister à l’antinoirceur et aux violences systémiques.
En tant que chercheur, écrivain et membre de la scène kiki ballroom, je reconnais que mon travail est traversé par des systèmes coloniaux qui ont longtemps marginalisé les personnes autochtones et noires. Je m’engage à remettre en question ces structures à travers une pratique abolitionniste, décoloniale et ancrée dans les réalités queer noires — en misant sur le soin communautaire, l’entraide et la résistance. Pour moi, le ballroom n’est pas seulement un espace culturel : c’est un lieu de soin spéculatif, de possibilité politique et de survie pour les personnes noires queer et trans.
Je prends au sérieux la responsabilité d’apprendre, de désapprendre et d’agir en solidarité. La décolonisation n’est pas une métaphore. Je soutiens le retour des terres, des ressources et du pouvoir aux peuples autochtones, et je m’engage à contribuer à un avenir fondé sur la responsabilité, la relationnalité et la libération collective. Je demeure solidaire des communautés autochtones et noires de l’île de la Tortue et d’ailleurs, qui résistent à la violence coloniale et imaginent d’autres mondes possibles.